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Bona annada !

Chers amis de notre langue,

Vos desiri la bona annada
Per la santat acompanhada
Plan urosa e plan granada
Per tota la vòstra ostalada

Mais comme l'an dernier, il faut répéter et espérer :

Baste que l’an novèl
Valga mai que non pas lo vièlh…

au niveau international, national et occitan.

Pour l'occitan, en 2016, on a pu noter sur le terrain plusieurs avancées grâce au travail des associations et des opérateurs. Mais, ne le cachons pas, cela n'a cependant pas été une bonne année pour notre langue.

Au niveau national :

  • pas de ratification de la charte, pas de loi, pas de mise en œuvre du rapport du « comité consultatif pour la promotion des langues régionales et de la pluralité linguistique interne » du Ministère de la culture.
  • pas de correction des mesures négatives et mortifères prises depuis 2003.
  • possibilités et moyens bien trop insuffisants.

Certaines nouvelles Régions peuvent être de bonne volonté, mais la réforme ne leur a pas vraiment donné de nouveaux moyens. Il faut donc considérer comme une bonne nouvelle le fait que les moyens pour l'occitan des deux nouvelles grandes Régions soient maintenus. Déjà bien beau qu'ils ne baissent pas, dit-on ! Et le nord-occitan reste sinistré.

Même le CIRDOC, membre du Congrès et l'un des opérateurs les plus importants et les meilleurs pour l'occitan, a été mis en danger cette année ! Heureusement la forte mobilisation solidaire en sa faveur a contribué à régler la crise.

Il faut espérer que cette dynamique solidaire devienne unitaire et permette - au delà de 2016 - à l'occitanisme de s'organiser comme il se doit, de se coordonner pour mener des actions communes et faire respecter notre langue.

Et pendant que l'occitan souffre de ces régressions et menaces de toutes sortes, l'État et ses institutions aident de plus en plus d'autres langues régionales en possibilités, en argent, en postes d'enseignement ou pour la formation. Nous sommes de plus en plus devant une rupture de l'égalité républicaine, une sorte de discrimination. L'amertume, la déception, la colère, un sentiment de mépris croissent. La langue occitane ne vaut-elle pas les autres ? Ne fait-elle pas partie du patrimoine de la République (article 75 de la constitution) ? Le traitement discriminatoire actuel est inacceptable.

Il faut, ensemble, demander plus fort aux élus de demander plus fort, eux aussi, les moyens nécessaires et de ne pas accepter le traitement discriminatoire et mortifère dont souffre l'occitan.

Il faut se mobiliser pour qu'en 2017, l'État et les collectivités territoriales assurent mieux leurs responsabilités dans la transmission de l'occitan. Cela passe notamment par :

  • la signature des conventions État-Régions pour l'enseignement avec une offre généralisée, des objectifs chiffrés et des moyens significatifs pour toutes les académies concernées.
  • des moyens pour que l'Office public de la langue occitane, comme l'Office voisin de la langue basque, puisse assurer ses missions de service public pour l'occitan
  • un soutien plus fort à tous les autres opérateurs et associations qui s'occupent d'occitan
  • un nouveau Président de la République et un nouveau Gouvernement favorables (ce n'est pas gagné !).

Pour le Congrès, nous espérons qu'il aura lui aussi les moyens nécessaires à ses missions et qu'il pourra notamment, comme prévu :

Je remercie tous ceux qui, membres du Congrès ou pas, ont contribué à ses missions en 2016 et j'espère, pour 2017, que nous améliorerons encore la concertation et la collaboration avec les membres du Congrès et toutes les compétences et bonnes volontés qui peuvent contribuer à la cause commune.

Gilbert Mercadier, Président du Congrès