Le numérique occitan s’est développé d’une façon générale ces dernières années : contenus encyclopédiques (Wikipédia), patrimoine (Occitanica), médias (Octele), réseaux sociaux sont autant de secteurs désormais investis. Toutefois la langue occitane pâtit toujours d’un important retard numérique avec pour conséquence, une absence quasi totale dans des outils désormais courants (bureautique, téléphonie mobile, etc.). La prégnance croissante de ces technologies dans la vie quotidienne (travail, déplacements, consommation, éducation, vie sociale) font des technologies du langage un facteur supplémentaire de marginalisation pour une langue déjà minorisée.
des technologies langagières pour l’occitan.
Ce phénomène est décrit et analysé dans une étude réalisée par META-NET, un réseau de recherche rassemblant différentes institutions, universités et centres de recherche et dont la mission principale est la mise en place de fondations technologiques solides pour une Europe multilingue. Son Livre blanc fait un état actuel des ressources et technologies du langage pour trente langues européennes dans six domaines (la traduction automatique, la synthèse et la reconnaissance vocales, la correction orthographique, l’analyse sémantique, l’analyse grammaticale et la génération automatique de texte) et propose également une grille commune de classification et d’évaluation des ressources et outils numériques. Les résultats de l’étude sont particulièrement alarmants : les éditeurs soulignent l’écart croissant entre les « grandes » et les « petites » langues, il est indispensable d’équiper toutes les langues (y compris les plus petites et les moins dotées) des technologies de base nécessaires, sans quoi ces langues sont condamnées à « l’extinction numérique ».
synthèse vocale, reconnaissance vocale, etc.).
Pour ce faire, l’étude préconise la création massive de données, la mutualisation au niveau européen, le transfert technologique entre les langues, l’interopérabilité des ressources, des outils et des services.
Dans ce cadre, le Congrès avec l’ensemble de ses partenaires scientifiques et institutionnels a engagé plusieurs programmes de développement des technologies langagières pour l’occitan : en 2014 est rédigée la Feuille de route de développement numérique l’occitan, un document cadre pluriannuel de planification des travaux, elle sera suivie de plusieurs programmes opérationnels (traducteur automatique, synthèse vocale, reconnaissance vocale, clavier prédictif, corpus, etc.).
La Farga est le portail collaboratif TAL (traitement automatique de la langue) pour l’occitan. Vous accéderez à l’ensemble des ressources existantes grâce à l’inventaire des ressources, pourrez télécharger les outils (API, modules/plug-in), entrer en contact avec la communauté et faire connaître vos projets.
Le Système International d'Unités (nom abrégé en SI), version moderne de l'ancien système métrique, est le système d'unités de mesure le plus utilisé au monde. Il est d'usage légal dans quasiment tous les états, en particulier les états européens. Il est décrit dans la brochure officielle1 (en français, pour des raisons historiques) du Bureau international des poids et mesures, ainsi que ses traductions dans diverses langues, et intégré à la norme internationale ISO 80000.
Dans le Système International, il existe des unités de base (ou unités fondamentales) et des unités dérivées. Des préfixes permettent de définir des multiples et des sous-multiples d'unités. Chaque unité a un nom (qui dépend de la langue utilisée) et un symbole (international, indépendant de la langue). Par exemple, l'unité de base SI de la masse a pour nom quilograma en occitan, quilogram en catalan, chilogrammo en italien, etc. ; son symbole, quelle que soit la langue du contexte, est : kg.
Règles orthographiques et typographiques
Écriture des nombres en chiffres
Le séparateur décimal (entre la partie entière et les décimales) est la virgule ou le point selon l'usage courant dans le contexte. Par exemple, l'écriture décimale du nombre 71/50 est 1,42 ou 1.42.
Les nombres qui comprennent un grand nombre de chiffres peuvent se partager, facultativement, en groupes de 3 chiffres séparés par des espaces, afin de faciliter la lecture. Ces groupes ne sont jamais séparés par des points. Par exemple, le nombre « dix mille cinq cents » s'écrit en chiffres 10 500 ou 10500 (mais pas 10.500).
Unités
Noms d’unités
Ces noms sont des noms communs : ils s'écrivent en minuscules et s'accordent en nombre (un mètre, trente mètres). Cette règle n'a pas d'exception : par exemple, l'unité de base de la température thermodynamique a pour nom kelvin, nom commun provenant du nom du physicien William Thomson, mieux connu comme Lord Kelvin : un kelvin, cent kelvins.
Symboles d’unités
Les symboles d'unités, invariables en nombre, s'écrivent en caractères romains (droits). Ils ne sont pas des abréviations : ils ne se terminent pas par un point2. Ils sont en minuscules, sauf quand le nom de l'unité provient d'un nom propre de personne : dans ce cas, la première lettre du symbole est une majuscule. Par exemple, le symbole du kilogramme est : kg (en minuscules) ; le symbole du kelvin est : K ; le symbole du pascal (unité de la pression, dont le nom provient du nom propre Pascal) est : Pa. Les symboles s'emploient uniquement après un nombre écrit en chiffres, et ils en sont séparés par un espace3 : 1 m (un mètre), 20 K (vingt kelvins).
Unités SI de base
Remarque : segonda, mòle, candèla sont féminins. Les autres noms sont masculins.
Unités SI dérivées
Exemples d’unités dérivées
Unités dérivées aux noms spéciaux
Remarque : ces noms sont masculins ; hèrtz a pour pluriel hèrtzes ou hèrtz.
Multiples et sous-multiples décimaux des unités
Préfixes SI
Une série de noms de préfixes et de symboles de préfixes permettent de former les noms et les symboles des multiples et sous-multiples décimaux des unités SI de 1024 à 10-24. Les symboles des préfixes s'écrivent en caractères romains (droits) et s'attachent sans espace aux symboles d'unités pour former un nouveau symbole d'unité ; par exemple : hm, km, µs, MJ, symboles de l’hectomètre (100 m), du kilomètre (1000 m), de la microseconde (0,000 001 s) et du mégajoule (1 000 000 J).
Noms et symboles des préfixes SI :
Le kilogramme
Pour des raisons historiques, le kilogramme est la seule unité de base SI dont le nom contient un préfixe. Les noms et les symboles des multiples et sous-multiples décimaux de l'unité SI de masse sont formés directement à partir du gramme : par exemple 10-2 kg = 10 g = 1 dag (dix grammes ou un décagramme).
Unités extérieures au Système International, mais dont l'usage y est accepté
Par exemple, on écrit : 17 h 30 min, ou : 17 h 30.
Remarque : ectara est un nom féminin (una ectara, doas ectaras)
1 Brochure de 2006 : Voir la brochure
2 Mais ils peuvent être suivis d'un point en fin de phrase pour des raisons de ponctuation.
3 Exceptionnellement, on ne met pas d'espace devant les symboles des unités sexagésimales d'angle : 90°, 30′, 10″.
Les lexiques occitans publiés jusqu’à présent ont connu des fortunes diverses et se présentent sous des formes variées : quantitatives, avec ou sans définitions, publiés en format papier ou non, accessibles en ligne ou non… Il est donc nécessaire de valoriser l’existant tout en prenant en compte les caractéristiques techniques et politiques que la terminologie occitane rencontrera dans un proche avenir.
L’objectif du tèrmòc est de permettre dans un premier temps un accès unique de ces lexiques au grand public, grâce à une mise en cohérence de ces derniers (format, corpus, traitement des variantes, etc.), et par l’intégration dans une base de données commune publiée sur internet.
L’essentiel des lexiques comporte, à partir d’un corpus français, des termes occitans éventuellement avec leurs synonymes, et cela dans une seule variante. Il s’agira de lancer un plan d’extension des lexiques existants selon les principes d’action du Congrès : valorisation des formes communes et respect des variantes de l’occitan, tel que définis dans le dictionnaire élémentaire du Congrès.
Lo Congrès reçoit à travers son pôle Lenga & Societat des commandes publiques de production et de valorisation de lexiques. Dans un souci d’efficacité et afin de susciter l’intérêt du public et de valoriser les champs lexicaux investis, il est envisagé une mise en situation sous format audio et vidéo des termes pour concrétiser et rendre pertinents les choix terminologiques.
Un opérateur linguistique au service des collectivités
L'IGN ainsi que les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie / Pyrénées-Méditerranée reconnaissent le Congrès permanent de la langue occitane, organisme interrégional de régulation linguistique de l’occitan, comme organisme compétent dans le domaine de la toponymie occitane. Le Congrès développe dans ce cadre les axes suivants :
- Enquêtes micro-toponymiques.
- Restitution ou validation orthographique des noms de communes.
- Restitution ou validation orthographiques des odonymes (micro-toponymes urbains).
- Étude préalable à la mise en place d’une signalétique bilingue (collectivités territoriales, établissements scolaires, structures privées).
- Coordination de projets éditoriaux.
- Organisation d’évènements de valorisation de ce patrimoine linguistique.
Par ailleurs un programme structurant de restauration de la toponymie occitane à l'échelle 1/25 000e a été engagé en partenariat avec l'IGN. D'autres ressources sont disponibles. Vous trouverez l'actualité et les réalisations toponymiques du Congrès sur son portail dédié, Lenga & Societat.
Topòc, base toponymique référentielle
Topòc est une base de données de toponymes occitans. Elle a été créée pour répondre à la demande d'une base unique qui contiendrait tous les toponymes normalisés en occitan, tant ceux du territoire comme les noms de pays et de villes internationaux.
Lo Congrès a entrepris de les rassembler dans un seul outil. Topòc contient déjà plusieurs toponymes occitans ou internationaux, et il sera augmenté petit à petit pour devenir le plus complet possible.
OpenStreetMap
OpenStreetMap est une base cartographique collaborative en code ouvert. Véritable pendant cartographique de Wikipédia, elle permet à tout un chacun de contribuer, quelle que soit sa langue, à une plateforme qui est désormais devenu un standard numérique, à l'instar de Géoportail et de Google Maps, intégré dans de nombreux sites et applications.
Lo Congrès a versé à la communauté l'ensemble de ses données toponymiques et le travail remarquable des bénévoles permet aujourd'hui de proposer au public une carte occitane régulièrement augmentée.
vèrbòc, conjugateur occitan
vèrbòc est une application informatique qui permet de trouver immédiatement la conjugaison intégrale de chaque verbe occitan avec une grande commodité et rapidité d'utilisation.
Après une première version en languedocien, sous la direction scientifique de Patric Sauzet (président du Conseil linguistique du Congrès), ont été intégrées les versions en gascon (direction scientifique Maurici Romieu), provençal (direction scientifique Bernat Molin) et limousin (direction scientifique Joan-Loís Lévêque).
Lo Congrès travaille afin d'intégrer à terme les conjugaisons des autres variantes.
Compendi
Un wiki pour approfondir la grammaire occitane
Le regretté Eric Gonzalès, ancien membre du Conseil linguistique du Congrès, a réalisé un wiki pour approfondir des points de grammaire en occitan gascon. Vous pouvez rechercher des articles à partir de leur thématique ou en tapant des mots-clés dans la barre de recherche.
Le Basic, lexique référentiel et orthographique
Le Basic est un lexique élémentaire français-occitan qui se veut, à terme, un dictionnaire unique pour tous les locuteurs et usagers de l'occitan, quelle que soit leur variante. Pour une entrée en français, il propose la forme occitane commune et/ou les formes spécifiques aux grandes variantes.
Base lexicale historique occitane en ligne
Lo Congrès poursuit la création d’une base descriptive de données qui rassemble la totalité des entrées lexicales présentes dans les dictionnaires, lexiques et autres glossaires rédigés entre le Moyen-Âge à aujourd'hui. Cette base a pour objectif d’être un dictionnaire scientifique descriptif de la langue occitane, accessible en ligne pour les spécialistes et le public averti. Elle sera facilement consultable, modifiable et extensible.
Normes graphiques et linguistiques
La norme graphique employée, recommandée et gérée par le Congrès permanent de la lenga occitna est la graphie dite classique. Cette norme est reconnue par le ministère français de l'Éducation nationale, par la Generalitat de Catalogne et par le Conselh generau d'Aran. Elle a également fait l'objet d'une adaptation à l'occitan alpin oriental des vallées occitanes d'Italie et à l'occitan aranais en Catalogne/Espagne.
Prononciation graphie-phonie
Ces tableaux illustrent la prononciation de l'occitan à travers les relations entre la graphie et la phonie de la langue. Ils suivent le principe du Congrès qui est de valoriser ce qui est commun en respectant la diversité. Ils proposent, pour chaque graphème, sa prononciation occitane, les principales variations phonétiques et des sons pour entendre le graphème prononcé.
Ces tableaux illustrent la prononciation de l'occitan à travers les relations entre la graphie et la phonie de la langue. Ils suivent le qui est de valoriser ce qui est commun en respectant la diversité. Ils proposent, pour chaque graphème, sa prononciation occitane, les principales variations phonétiques et des sons pour entendre le graphème prononcé.
Introduction
« Mai de mila ans nos fa... » chantait Claudi Martí.
Oui, cela fait plus de mille ans qu'on écrit l’occitan.
Il faut bien dire que certains ne le savent pas encore. Une collègue me disait en 2006 : « Mais le patois, enfin je veux dire l’occitan, autrefois, ça s’écrivait pas ! ». Pour « l’autrefois », je lui ai parlé des troubadours, de Godolin qui a sa statue sur une place de Toulouse, de Mistral qui a eu un prix Nobel, de littérature écrite, si, si, et non orale. Je lui ai expliqué calmement que la graphie est la façon d'écrire un mot, un son, et plus généralement un système d'écriture organisé, cohérent, normé disent certains, pour écrire une langue. Si, si, toutes les langues peuvent s'écrire. Je lui ai confirmé qu'il existe des langue ayant plus d'une graphie, que oui on le voit à chaque fois dans La Dépêche pour l'occitan, mais que ce n'est pas parce qu'il y a deux graphies qu'il y a deux langues.
La graphie dite classique de l’occitan que nous présentons ici reprend sur plusieurs points la graphie des troubadours. Oui, cela fait plus de mille ans qu'un échantillon de mots s'écrivent de la même manière.
C'est à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle que des gens comme Josèp Ros puis Prospèr Estieu, Antonin Perbòsc, Josèp Salvat, ont commencé à travailler à l'unification de la graphie de l’occitan en proposant un système adapté de la graphie des troubadours, différent de la graphie mistralienne.
Puis Loís Alibèrt, en s'appuyant sur les travaux réalisés pour le catalan par Pompeu Fabre et pour l’occitan par Prospèr Estieu et Antonin Perbòsc, a lancé avec sa Gramatica ocitana segon los parlars lengadocians (1935), les grands principes de la nouvelle graphie dite classique. L’Institut d’Études Occitanes, créé en 1945, a organisé l'adaptation de ces principes de la graphie classique aux autres grandes variantes de l’occitan grâce au travail de personnes comme Robèrt Lafont, Pèire Bèc, Josèp Migòt, Joan Rós…
Nous passerons sur les querelles byzantines pour certains changements de graphèmes, « s » et « z » par exemple, ou du système d'accentuation. J'ai vu un jour en classe un pauvre bon professeur qui avait des élèves qui utilisaient deux éditions d'un même manuel avec deux sytèmes d'accentuation différents. Imaginez-vous le bazar... Dès qu'il écrivait quelque chose, une partie de la classe faisait savoir que ce n'était pas ainsi dans son livre et les autres disaient que si.
En 1997 le Conseil de la langue occitane (CLO) a pris la relève pour assurer la gestion de la norme graphique et orthographique. Il a proposé des recommandations en complément des travaux précédents. Elles sont à présent en usage, pour l'essentiel, sur une bonne partie du territoire occitan.
Lo Congrès compte, depuis sa création, dans les missions que lui ont confiées les acteurs associatifs et publics de l'occitan qui l'ont voulu et installé, celle de gérer et de faire connaître la graphie classique.
La graphie classique
C'est la graphie de notre histoire et de la dignité retrouvée de notre langue. Elle fait l'unité des parlers occitans et la continuité de la langue médiévale à aujourd'hui.
C'est une graphie support, englobante. Un même mot écrit partout de la même façon peut avoir des prononciations différentes. La correspondance entre graphie et phonie est différente d'une région à l'autre, mais c'est ainsi en réalité, plus ou moins, dans toutes les langues. Si l'apprenant, le néo-locuteur, ne connaît pas les clés de ces correspondances, il peut se tromper. Bien sûr, la graphie support et englobante a des limites. Il y existe effectivement des différences entre variantes qui sont prises en compte graphiquement. Par exemple, la « hèsta » gasconne ne peut pas s'écrire « fèsta » et « chabra » ne peut pas s'écrire « cabra ».
Enfin, la graphie classique a également le mérite de bien montrer la parenté de l’occitan avec les autres langues romanes.
Dans les nouvelles générations de bonne volonté qui apprennent la langue, mais également dans les autres, les interférences graphie-phonie sont bien trop fortes et amènent un bon nombre d'erreurs et de mauvaises prononciations.
Il ne faut pas se boucher les oreilles. La graphie « paur » fait dire [pawr] a plus d'un, alors qu'elle ne se dit quasiment nulle part de cette manière, et tout le monde sait également que le « a » final et le « o » sont des graphèmes qui en trompent encore beaucoup.
Maîtriser la relation graphie-phonie n'est pas aussi facile a faire que ce qu'on a pu le dire, surtout à présent que les jeunes ne connaissent pas assez la langue, ne l'entendent pas assez, déshérités comme ils sont, et que certains la lisent plus qu'ils ne l'entendent sans avoir assez de références orales solides, bien appuyées sur l'audition, la pratique et des modèles. La graphie classique nécessite comme toute graphie un apprentissage, un bon entraînement. Passer de l'oral à l'écrit et de l'écrit à l'oral n'est pas toujours facile à faire, d'autant plus qu les changements graphiques ont créé une sorte d'insécurité.
Il y a plus d'un élève qui n'ose pas parler en-dehors de la classe. Ils trébuchent à cause de graphèmes mal oralisées et parlent un occitan francisé sans la prosodie qui le caractérise. Les normes graphiques mal assimilées deviennent sources d'erreur, des pièges.
Les objectifs de ces tableaux oralisés
Ce ne sont pas les travaux, dont certains sont très pointus, qui manquent sur le sujet de la graphie classique, mais ils sont éparpillés, souvent partiels (généraux ou pour une seule variante), pas toujours faciles à maîtriser ou à acquérir. La prononciation est donnée avec la graphie française ou avec l'alphabet phonétique international qui, seul, n'est pas une garantie de bonne prononciation.
C'est pour cela — et c'est assez nouveau — que dans l'outil que réalise le Congrès, la prononciation oralisée par des locuteurs vient illustrer, concrétiser, exemplariser, modéliser la théorie.
Et nous savons bien qu'il est mauvais de vouloir faire parler sans son, seulement avec l'écriture. C'est comme de vouloir faire nager sans eau. De plus, des erreurs s'accumulent.
Avec ces tableaux, le Congrès veut :
- faciliter pour les usagers la connaissance, la compréhension, la diffusion et la bonne utilisation de la graphie classique, facteur très important d'unité de la langue occitane. La graphie classique n'est pas encore assez connue et, quand elle l'est, elle n'est pas toujours assez maîtrisée ;
- contribuer à améliorer la relation graphie classique - prononciation et limiter les interférences qui causent une perte de la qualité de la langue orale des apprenants ;
- donner des références écrites et orales ;
- répondre à la demande des collectivités territoriales qui nous ont confié, et qui nous reconnaissent, ce rôle de référence, de régulation, de gestion de la graphie. Ils veulent pouvoir dire à des porteurs de projets qui ne connaissent pas bien la graphie classique : « Allez voir le Congrès ».
Bien sûr, il n'y a pas toutes les variantes, tous les parlers dans ces tableaux. Nous en sommes restés — grand principe du Congrès – à ce qui est commun et aux principales variantes. Il n'y a pas encore toutes les illustrations sonores prévues. Certains conseillers nous ont dit au début, et avec raison, alors qu'il n'y avait pas encore d'illustration sonore, qu' « une chatte n'y retrouverait pas ses petits » mais bien sûr que, quand tous les chatons miauleront, que tout sera oralisé, chaque chatte reconnaîtra bien plus facilement ses petits.
Cette production du Congrès sera améliorée avec l'aide du Conseil linguistique qui travaille sur l'actualisation et la reformulation des normes en usage avec des compléments sonores.
L’illustration sonore des relations graphie-phonie sera complétée en insistant sur ce qui est le plus trompeur, en intégrant les mots dans des phrases pour en voir la structure, en entendre la prosodie, l'accent de phrase, les assimilations... Il faut bien y réfléchir et bien choisir mots, phrases, extraits de textes, dires, locuteurs, pour qu'ils soient d'une langue réelle, significatifs, assez pédagogiques sans trop et pour qu'ils apportent du sens pour être assez agréables et évocateurs.
La Parabòla del filh perdut, nous l'avons reprise et adaptée en hommage à Pèire Bèc, à qui l’occitan doit tant.
Nous ajouterons également des textes littéraires rédigés pour la langue culte, et des extraits de collectage pour la langue populaire souvent maîtresse pour la phonologie.
Des développements pédagogiques préparés par une collaboration entre linguistes et enseignants sont déjà demandés.
J'achèverai en remerciant tous ceux qui ont travaillé d'une manière ou d'une autre pour cette production, avec une mention spéciale pour Maurici Romiu, vice-président du Conseil linguistique du Congrès, qui a accepté la responsabilité, et également le risque, de la direction scientifique de cette première version.
Gilabèrt Mercadier, président du Congrès
Les Normes Orthographiques de l'aranais
Le 14 janvier 1983 les Normes orthographiques de l'aranais ont été adoptées par un décret signé par le président de la Generalitat de Catalogne et, en tant que telles, publiées en DOG num. 312 du 16 mars de la même année. L'emploi de ceux-ci et celles-ci dans tous les cadres de la vie quotidienne de la société aranaise : administration, enseignement et affaires particulières, surtout à compter de son officialisation (Loi de régime spécial du Val d'Aran de juin 1990) a déterminé que ces points de la norme orthographique donnaient lieu à quelques ambigüités qu'il fallait lever.
à quelques ambigüités qu'il fallait lever."
Pour gérer cet objectif, le Conseil général d'Aran a créé une commission composée par des personnes ayant appartenu à la Commission qui avait élaboré les Normes orthographiques de 1983, régissant le bureau OFEA (Oficina de Foment e Ensenhament der Aranés du Conseil Général d'Aran), tout en maintenant un contact étroit avec le Conseil de la langue occitane, duquel faisaient également partie quelques personnes qui avaient été membres de l'ancienne Commission.
Les différences entre les deux « normes », l'originale et la révisée, sont très petites et superficielles quand elles s'appliquent bien, ce qui permet d'affirmer qu'on peut parler d'une seule norme qui a deux variantes.
Graphie commune de la langue occitane
Lo norme orthographique employée, recommandée et gérée par le Congrès permanent de la langue occitane est la « graphie classique ». Cette norme est reconnue par le Ministère français de l'Education Nationale, par la Generalitat de Catalogne et par le Conseil général d'Aran. Elle a également été adaptée à l'occitan alpin oriental des vallées occitanes d'Italie.
Elle a été amorcée dans la Gramatica occitana segon los parlars lengadocians de Loís Alibèrt publiée en 1935, puis, après la seconde guerre mondiale, cette norme orthographique de l'occitan a été gérée au sein de l’Institut d’Études Occitanes (I.E.O.) et s'est adaptée aux grandes variantes de la langue. En 1997, des universitaires et des militants culturels ont créé le Conseil de la langue occitane (C.L.O.).
L’autorité scientifique de ce conseil a été reconnue par le Conseil général d'Aran e par les associations et les fédérations historiques occitanes, mais le C.L.O. a peu à peu abandonné ses activités au début des années 2000. Des membres du C.L.O. ont rédigé un texte commun avec des principes principaux et des modalités d'organisation pour un organisme de régulation de l’occitan. Le texte a eu un consensus politique et institutionnel et à l'Assemblée de Vielha en Val d'Aran le 23 mai 2008 où étaient représentées les collectivités territoriales, les institutions et les associations historiques. Ensemble, elles ont lancé le processus de création de l'organisme de régulation de l’occitan : le Congrès permanent de la langue occitane, mis en place officiellement à l'Hôtel de la Région Aquitaine à Bordeaux le 16 décembre 2011.
et complète les normes orthographiques et orales du C.L.O."
Le Conseil linguistique du Congrès est en train d'actualiser et de compléter les normes orthographiques et orales du Conseil de la langue occitane. Pour les principales relations graphie-phonie, vous pouvez déjà consulter sur le site des tableaux illustrés sonorement préparés par le Congrès pour répondre aux besoins des usagers.
Vallées occitanes d'Italie
Nòrmas ortogràficas, chausias morfològicas e vocabulari de l’occitan alpin oriental
La « Commission Internationale pour la Normalisation Linguistique de l'Occitan Alpin » a été créée en 1999 sur proposition de la Communauté de Montagne du Val Maira et dans le cadre de la mesure 4.2 de la convention Interreg II Italie-France.
présents dans le territoire de la Région Piémont."
Cette commission était formée par Giovanna Bianco, Franco Bronzati, Jean-Michel Effantin, Felip MARTEL et Rosella PELLERINO, avec la collaboration de Dario AGHILANTE, et coordonnée par Xavier Lamuela. Son but était de proposer une orthographe et une variété référentielle pour l'ensemble des parlers occitans alpins présents dans le territoire de la Région Piémont et d'illustrer son choix avec un dictionnaire de 8 000 mots.
Il convient de mentionner quelle est la relation entre la langue des vallées du Piémont et les autres dialectes occitans. Les parlers du nord, des vallées d'Oulx, Cluson et Saint Martin, continuent sans changements importants ceux du côté français ; plus au sud, se fait graduellement la transition vers le piémontais, mais les caractéristiques occitanes sont toujours présentes et la référence à l'ensemble de la langue est toujours possible.
généralement comprise et acceptée."
Une variété référentielle doit être généralement comprise et acceptée. Un principe utile pour l'établir est celui qui consiste à chercher la forme de langue qui, aprise par un étranger, lui permettrait de communiquer normalement en donnant l'impression de parler une variété qui ne serait jamais celle de l'interlocuteur, mais qui pourrait être celle d'un lieu assez proche. Dans notre cas, la fragmentation dialectale ne permet pas de faire cela pour tout l'ensemble des variétés présentes, mais en le faisant pour les variétés centrales, on obtient déjà un modèle de langue disponible pour quelques usages généraux. D'autre part, dans la variété proposée, tout en choisissant les caractéristiques des parlers centraux, des solutions ayant d'autres origines ont été acceptées quand elles semblaient préférables, généralement parce qu'elles étaient moins tributaires des influences italienne et piémontaise.
En tout état de cause, en employant l'orthographe commune, chacun peut écrire dans sa propre variété d'une manière accessible pour l'ensemble des occitanophones ; cela permet l'usage de variétés locales dans bien des situations qui demanderaient l'usage de la variété référentielle simplement en enlevant quelques caractéristiques trop marquées. Il faut tenir compte que la pratique générale de l'occitan admet une longue série de caractéristiques dialectales dans l'usage cultivé ; cette proposition de variété référentielle doit donc être prise comme un exemple de forme possible pour l'usage général et non pas comme une langue normative rigide. Ce n'est que la pratique habituelle de cette forme de langue qui permettra de fixer ce que chaque variété locale pourra lui apporter et ce qui conviendra à l'usage général. En conséquence, la grammaire et le dictionnaire sont présentés comme une caractérisation de la variété proposée, en laissant de la place, sur bien des points, à des solutions alternatives.
Xavier Lamuela, coordinateur de la Comission Internacionala per la Normalizacion Linguística de l’Occitan Alpin
Normes orthographiques
Nòrmas ortogràficas, chausias morfologicas e vocabulari de l’occitan alpin oriental